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Paris - Les Vans 2007: les Aventures Cronologiques de Platero et moi (en français)

Domingo 26 de agosto de 2007, por Cronopio


L’été 2007 a été plus que pourri. La cause n’est que trop entendue. Mais, comme à l’habitude, je ne ferai pas tout comme tout le monde et je vais te dire tout de go que j’en garderai quand même un grand souvenir. Surtout du mois de juillet. Car non seulement il aura été celui de la naissance de Vive la Radio! (le 07/07) mais aussi celui de ces Aventures Cronologiques de Platero et moi que je me propose de partager avec toi dans ces pages.

(JPG) Non, détrompe-toi, il n’y pas de faute d’orthographe à Cronologiques. Car, en fait, je ne voulais pas écrire chronologiques, qui fait allusion au temps, mais bel et bien Cronologiques, qui fait allusion plutôt aux Cronopes et à leur logique « autre ».

Les Cronopes, sont le fruit de l’imagination, de la plume et surtout de « l âme » du grand écrivain argentin Julio Cortázar. Tu pourras mieux les connaître dans son livre Histoire de Cronopes et de Fameux. Avec les Fameux et les Espérances, les Cronopes forment une sorte de « trinité » humaine imaginée par Cortázar.

Que distingue les Cronopes des Espérances et des Fameux?

Le plus simple est de te transcrire deux toutes petites histoires qui te permettront , je l’espère, de mieux comprendre pourquoi je me sens très Cronope et pourquoi cette aventure que je viens de vivre est en conséquence une Aventure Cronologique, dans le sens où elle a été imaginée et vécue avec, bien entendu, ma logique de Cronope.

Voici les histoires.

Voyages

Quand les Fameux partent en voyage, leurs coutumes pour passer la nuit dans une ville sont les suivantes : le premier va s’enquérir précautionneusement des prix, de la qualité des draps et de la couleur des tapis. Le deuxième se rend jusqu’au commissariat et ouvre un acte déclarant les biens meubles et immeubles pour lui-même et ses compagnons, ainsi que l’inventaire du contenu de leurs valises. Le troisième se rend à l’hôpital et copie la liste des médecins de garde et de leurs spécialités.

Une fois effectuées ces formalités, les voyageurs se réunissent sur la grand-place de la ville, partagent leurs observations, puis ils vont au café pour prendre l’apéritif. Mais avant cela, ils se prennent par la main et dansent une ronde. Cette danse reçoit le nom de "Joie des Fameux". Quand les Cronopes partent en voyage, ils trouvent les hôtels pleins, les trains sont déjà partis, il pleut des cordes, les taxis refusent de les prendre et leur affichent des tarifs exorbitants. Les Cronopes ne se découragent pas pour si peu car ils croient fermement que ces choses-là arrivent à tout le monde et, à l’heure de dormir, ils se disent l’un à l’autre : « la belle ville, la très belle ville. » Et ils rêvent toute la nuit que dans la ville il y a de grandes fêtes et qu’ils y sont invités. Le lendemain, ils se lèvent très contents et c’est ainsi que les Cronopes voyagent.

Les Espérances, sédentaires, se laissent voyager par les choses et par les gens, elles sont comme les statues qu’il faut aller voir puisqu’elles ne se dérangent pas.

La Tortue et le Cronope

Il faut vous dire que les tortues sont grandes admiratrices de la vitesse, et c’est bien naturel. Les Espérances le savent et s’en fichent. Les Fameux le savent et se marrent. Les Cronopes le savent et, chaque fois qu’ils rencontrent une tortue, ils sortent leur boîte de craies de couleur et, sur le tableau rond de la carapace, ils dessinent une hirondelle.


- Un scooter nommé Platero

Quant à Platero, le nom que j’ai donné à mon scooter, il est un hommage au brave âne de Platero et moi, créé par l’espagnol Juan Ramon Jiménez, qu’on nous faisait lire à l école primaire, au Chili. Je suis sûr que ces quelques lignes te suffiront pour mieux le connaître et te rendre compte qu’à sa façon, ils est lui aussi un Cronope.

(JPG)

Platero est petit, velu, doux d’aspect, si tendre que l’on dirait qu’il est tout en coton, qu’il n’a pas d’os. Seuls les miroirs de jais de ses yeux sont durs, pareils à des scarabées de cristal noir. Quand je le laisse en liberté, il va dans le pré, gracieux, caresse en frôlant à peine de son mufle les minuscules fleurs roses, bleus ciel ou jaunes. Doucement je l’appelle: Platero! Il vient vers moi d’un léger trot joyeux que je crois entendre rire, accompagné de je ne sais quel chant idéal de grelots. Il mange tout ce que je lui donne. Il aime les mandarines, le raisin muscat aux grains d’ambre, les figues violettes qui ont une fine goutte cristalline de miel. Gentil et câlin, il est comme les enfants, filles et garçons, mais fort à l’intérieur, ferme, comme un caillou.

Lorsque sur son dos je passe, le dimanche, par les ruelles du village, les hommes des champs aux gestes lent et vêtus de linge propre, sont là qui le regardent: « C’est de l’acier qu’il a », disent-ils.

Oui, de l’acier, en en même temps de l’argent et de la lune.

Voilà. Tu sais (presque) tout. Le reste, tu l’apprendras en lisant, en regardant et en écoutant Les sons, les images et une petite vidéo de ces Aventures. (Click ici même)


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