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A risentirci caro Ennio !

lundi 6 juillet 2020, par Cronopio

Où il est question du Clan des Siciliens, d’œufs durs et de feu Ennio Morricone

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En général Julio est un chat sympathique. Même si parfois il prend les choses de haut...

L’histoire commence en 1969, à Concepción, la ville du sud du Chili où j’ai fait mes études de journalisme. Au Cine Regina, belle salle, venait d’arriver un nouveau film français : le Clan des Siciliens.

Le réalisateur, Henri Verneuil, je ne le connaissais pas à l’époque. Les principaux acteurs, un peu plus : Jean Gabin, Alain Delon et surtout Lino Ventura, qui m’avait beaucoup impressionné dans L’Armée des ombres, un film sur la résistance française sorti à la même époque.

Cette fois-ci je l’ai encore trouvé assez impressionnant dans le rôle du détective qui cherche à coincer le Clan. Surtout dans la scène où, accoudé au comptoir d’un bistrot, il épluche d’une seule une main un œuf dur, tout en réfléchissant à son enquête.

À part cela, j’avais été enchanté par la musique qui accompagnait le générique et qui m’était restée dans la tête pendant plusieurs jours. Quant au compositeur, je ne m’étais même pas posé la question. Et tout au moins autour de moi, le nom des compositeurs n’était pas un sujet de conversation. À la seule exception de John Barry et de ses musiques pour les films de James Bond qui faisaient un carton.

Tout par la musique...

(JPG) 6 ans plus tard, le 30 janvier 1975, je suis venu pour la première fois à Paris depuis l’Autriche, où nous étions alors exilés. Bien entendu, j’avais la tête pleine d’images, de phantasmes et des envies de celles que seul Paris est capable de susciter.

Je me souviens encore de l’émotion que j’ai ressenti lorsque, ayant pris un café au comptoir d’un bistrot proche de la Gare de l’Est, je réalise que j’avais devant moi le même présentoir à œufs durs que Lino avait utilisé dans le film. Inutile de vous dire qu’à partir de ce jour-là je suis devenu moi même un gros mangeur d’œufs durs dans les bistros.

Quant à la musique, c’est à peine vers la fin des années 70’ que, grâce à Patrick Tandin j’ai découvert que le compositeur était le même qui avait créé l’ambiance musicale unique des spaghetti westerns et qu’il s’appelait Ennio Morricone.


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